Rencontre avec Marjorie Cavarroc : alumni et lauréate du prix Irène Joliot-Curie

En novembre dernier, Marjorie a reçu  le prix « Femme, recherche et entreprise » de la 21e édition du prix Irène Joliot-Curie. Une distinction prestigieuse qui récompense ses travaux de recherche. 

Découvrez ici son portrait.

La physique, une vocation

Aujourd’hui ingénieure-chercheuse au centre de recherche du Groupe Safran, Marjorie Cavarroc Weimer a réalisé une grande partie de ses études à l’Université d’Évry.

Son baccalauréat scientifique en poche, elle tente sa chance en classe préparatoire mais décide rapidement de se réorienter. C’est alors qu’elle intègre l’Université d’Évry en deuxième année de DEUG sciences de la matière. Elle obtient ensuite une licence et sort diplômée d’une maîtrise de physique et modélisation. Elle quitte Évry pour s’installer à Orléans afin de poursuivre ses études en école d’ingénieur puis rédige une thèse en physique.

Elle travaille aujourd’hui essentiellement dans la physique des plasmas pour le domaine de l’aéronautique, principalement pour des applications de traitement des surfaces.

Le traitement de surface consiste à modifier un matériau pour lui apporter des propriétés qu’il n’a pas. Les traitements de surface interviennent dans de nombreux domaines : une protection contre l’environnement (oxydation, corrosion, UV) ou alors des propriétés plus techniques comme des filtres, par exemple des filtres optiques ou encore la réalisation de certains miroirs pour le spatial.

L'Université d'Évry, une proximité et un tremplin

Ayant réalisée ses études à l’université de 1999 à 2002, Marjorie, a pratiquement inauguré ses murs. Elle garde de ses années d’études à Évry, le souvenir d’une université jeune et dynamique puisque l’établissement fêtait tout juste ses 10 ans d’existence.
« J’ai connu la naissance du bâtiment premiers cycles. J’ai dû faire partie des promotions qui l’ont inauguré et j’ai aussi connu la construction du bâtiment Maupertuis. Je l’ai vu sortir de terre cette université, c’est assez drôle ! »

Marjorie retient également la proximité que l’université offre face aux grandes universités de la capitale. « L’Université d’Évry est à taille humaine, c’est très agréable par rapport aux plus grandes universités parisiennes. Outre la proximité avec ses étudiants, l‘établissement met un point d’honneur à garder une proximité avec le territoire et ses entreprises. »

Ainsi, les formations de l’Université d’Évry préparent les étudiants à répondre au mieux aux besoins du marché du travail. « Safran est situé pas très loin d’ici, et c’est un réel complément au niveau des formations !  Cela nous permet d’intervenir dans les formations, de recruter, notamment via l’apprentissage. Nous avons beaucoup d’étudiants d’Évry qui postulent chez Safran. De nos jours, le recrutement de techniciens est difficile et parfois les formations ne collent pas avec les besoins du marché. Avoir une université proche de nous facilite le recrutement. » 


Le fait que l’université cultive un lien avec les entreprises permet aux formations de répondre aux besoins de l’industrie d’aujourd’hui. 

Une voix pour les femmes et la science

L’année 2022 ne pouvait pas mieux se terminer pour Marjorie. Pourquoi ? Elle reçoit en novembre le prix « Femme, recherche et entreprise » de la 21e édition du prix Irène Joliot-Curie.

Une surprise pour la scientifique : « Quand on me l’a annoncé, j’étais au Canada, il était quatre heures du matin. On a dû me le répéter deux, trois fois avant que je comprenne ce qu'il se passait et que je réalise. Je suis très reconnaissante d’avoir reçu ce prix, c’est très prestigieux ! »

Pour l’ingénieure c’est avant tout une opportunité de faire passer un message fort aux jeunes femmes. Aujourd’hui, les proportions de femmes en science baissent. « À mon époque, nous n’étions déjà pas nombreuses, peut-être 2 femmes sur 46 étudiants en licence de physique puis durant ma maîtrise j’étais la seule femme. » À travers ce prix elle prouve plus que jamais que les femmes ont leur place en sciences.

 « Une femme en science ça devrait être un non-événement, malheureusement ça ne l’est pas. On a notre place, on est aussi douée que nos collègues masculins. Il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas là. Il ne faut pas se limiter à cause des stéréotypes. »

Ce message, Marjorie se donne comme devoir de le défendre notamment à travers son engagement chez “Elles bougent” et la Fondation “C Génial”. Elle partage ainsi son expérience et son parcours auprès de jeunes dès le collège. « Nous, les femmes, on a une forme d’autocensure beaucoup plus développée que chez les hommes et c’est en montrant qu’il y a des gens qui réussissent que les jeunes se rendent compte que c’est possible. » Son propre parcours est un merveilleux exemple de réussite. Née d’un père travaillant dans une banque et d’une mère assistante de direction, la science n'était pas présente dans sa famille. Elle s’est malgré tout donné les moyens de réussir.

La scientifique intervient également dans le cadre du programme « l’Oréal-Unesco pour les femmes et la science » en tant qu’experte en évaluant et présélectionnant les dossiers de candidatures. 

Une chercheuse dans l'âme

La suite ? Des opportunités se présentent mais une chose est sûre, sa place est bel et bien dans un laboratoire ! Elle est convaincue qu’aujourd’hui, par la recherche, les questions d’empreinte sociétale peuvent être traitées. C’est donc un volet qu’elle souhaite développer à l’avenir dans ses sujets de recherche. 

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