Succès de thérapie génique dans le cas d'une maladie rare du système immunitaire

Des équipes américaines et anglaises ont publié fin janvier 2020 dans Nature Medicine les résultats concluants d’un essai de thérapie génique.

L’approche par thérapie génique utilisée ici consiste à restaurer l’activité de la NAPDH oxydase défaillante dans les cellules phagocytaires du patient (polynucléaires neutrophiles, monocytes/macrophages) par transfert de gène grâce à un vecteur lentiviral. Ce vecteur lentiviral a été mis au point à Généthon par le Dr Anne Galy de l'Université d'Évry, en collaboration avec le Dr Adrian Thrasher de Londres et le Pr Manuel Grez de Francfort.

La Granulomatose Septique Chronique

La Granulomatose Septique Chronique est une maladie génétique rare due à une mutation sur le chromosome X. Les garçons touchés par cette maladie ont un système immunitaire déficient ce qui les expose à de graves infections. Dès le plus jeune âge, les malades souffrent d’infections répétées, d’abcès parfois profonds, de pneumonies atypiques mais aussi d’inflammation chronique. Chaque épisode infectieux réduit la qualité et l’espérance de vie des malades. Jusqu’alors seule une greffe de moelle osseuse pouvait prolonger la vie des malades.

L'essai clinique

Neuf patients (4 en Europe et 5 aux États-Unis), âgés de 2 à 27 ans, ont été traités dans le cadre des essais cliniques menés en Grande-Bretagne et aux États-Unis. 7 d’entre eux, suivis pendant 12 à 36 mois après traitement, n’ont contracté aucune infection. Deux personnes sont décédées au cours de l’essai suite aux complications contractées avant le traitement de thérapie génique.

C’est la première fois qu’un traitement durable est obtenu par thérapie génique dans cette maladie, confirmant les avantages de la technologie lentivirale qui a été utilisée pour traiter les cellules souches hématopoïétique.

déclare Anne Galy, Directrice de Recherche.

Références

Kohn, D.B., Booth, C., Kang, E.M. et al. Lentiviral gene therapy for X-linked chronic granulomatous disease. Nat Med (2020). doi.org/10.1038/s41591-019-0735-5

doi.org/10.1038/s41591-019-0735-5

Lien vers l'article dans NatureRetour à la liste d'actualités