Cérémonie des vœux 2018 : « Evry et son campus, tremplin pour nos plus belles ambitions » !

Ce mardi 23 janvier, l’Université d’Evry, Télécom SudParis, Télécom Ecole de Management et l’Ensiie et le Genopole se sont réunis au Génocentre pour une cérémonie commune des vœux du campus evryen.

La cérémonie s’est déroulée en présence de la préfète de l’Essonne Josiane Chevalier, de François Durovray, président du Conseil départemental de l’Essonne et de Francis Chouat, président de l’Agglomération Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart.

Discours de Patrick Curmi, président de l'Université d'Evry

Madame la Préfète de l’Essonne, Chère Josiane,

Monsieur le Président du Conseil Départemental de l’Essonne, Cher François,

Monsieur le Maire d’Evry, Président de la Communauté d’Agglomération Grand Paris Sud, Cher Francis,

Monsieur le Vice-Président du Conseil Départemental de l’Essonne en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Cher Patrick,

Madame la Vice-Présidente de la Région Ile-de-France en charge de l’enseignement supérieur, Chère Isabelle,

Mesdames et Messieurs les Présidentes, Présidents, Mesdames, Messieurs, Chers Collègues,

Très Chers Amis !

A ce stade de notre aimable après-midi, je vois que nous sommes déjà bien pourvus de vœux ! C’est de bon augure, c’est signe que des fées veillent sur notre berceau, sur notre Campus naissant… et sur notre destinée.

Chers Amis, que pourrais-je donc ajouter ?

Campus, campus,…

  • En latin, Campus, c’est d’abord la plaine où l’on cultive,

  • C’est aussi le champ de bataille… « On avait, dit César, de la ville d’Alésia une vue plongeante sur la plaine… » dans son récit de la Guerre des Gaules,

  • Et Campus c’est encore pour Cicéron dans son « Traité des Devoirs » le champ des Orateurs, là où la joute n’est qu’orale.

Campus, Champ que l’on cultive, Champ de bataille, Champ des orateurs. Campus, un mot et au moins trois concepts qui se conjuguent et qui nous conviennent particulièrement, je vais tenter brièvement de vous dire en quoi.

 

Evry est un Campus… Que l’on Cultive en s’Accordant

L’objectif de notre union est que les fruits de notre Campus, sous l’effet de nos actions jointes, portent au-delà de la somme de nos efforts réunis. C’est pour cela que nous nous écoutons, que nous nous concertons et que nous sommes là pour en faire état, publiquement.

C’est pour cela, et je ne sais comment vous en remercier, Madame la Préfète de l’Essonne, que l’Etat abonde sur nos actions transversales, structurantes, ouvertes aux acteurs ici présents, mais également - fait unique et original - ouvertes à nos concitoyens comme le C19 ou la « Rue des Lumières ».

C’est pour cela, Madame la représentante de la Région Ile-de-France et Monsieur le Président du Conseil Départemental de l’Essonne, que vous nous financez via le Contrat de Plan Etat-Région pour que notre bâti s’améliore, se modernise. Et c’est encore pour cela que vous êtes attentifs au niveau de nos équipements scientifiques ou à la mobilité des étudiants et des enseignants, afin que notre Campus soit à la mesure des enjeux scientifiques et éducatifs qu’il nous faut maîtriser en tant que nation.

C’est pour cela Jean-Marc, et Pierre avant toi, que Genopole avec les soutiens des collectivités, du CEA, de l’INSERM et de l’AFM, que appuie nos plateformes et nos chercheurs, et pour cela aussi que vous participez fortement à la structuration de la recherche en sciences génomiques. Pour qu’avec vous, nous soyons aujourd’hui et demain à la pointe mondiale.

C’est pour cela enfin, Monsieur le Maire, Président de la Communauté d’Agglomération Grand Paris Sud, cher Francis, que nous recherchons avec en ligne de mire l’intérêt général, des solutions pour fortifier, pour rendre plus cohérent et visible notre Campus et notre ville. Pour que les étudiants venant d’ici et d’ailleurs étudient dans des conditions ad hoc et puissent chez nous comme partout en France pratiquer le sport dont on sait le bénéfice sur le bien-être physique, cognitif et psychologique et pour la construction du « savoir-être en société ».

C’est dire la puissance de feu qu’aligne ici l’action publique !

Pour des résultats qui sont hors norme,

            Car il faut se rappeler, qu’Evry avant cet Evry si cultivé était la plaine,

            Un Campus d’une tout autre nature !

Et j’oserai dire en toute modestie que si une chose si extraordinaire se construit si vite sous nos yeux, c’est parce la confiance est gagnée, grâce à vous, mes Chers Collègues du Campus d’Evry, grâce à votre persévérance et votre opiniâtreté, et grâce aussi à cet esprit d’équipe si particulier qui nous unit, qui nous anime et qui est renforcé par nos différences.

Et j’ai la naïveté de croire que vous qui nous faites confiance- Etat, Collectivités, GIP, Grands Organismes-  êtes convaincus que nous saurons mener au bout nos projets, de grands projets, des projets sortis d’esprits visionnaires, regardez l’œuvre de Pierre qui nous sert de leçon !

Vous qui nous faites confiance, nous vous en savons gré, parce que nous savons combien l’on vous doit. Soyez convaincus que cette attention, cette confiance que vous nous accordez nous oblige.

On vient de le voir Evry est ce Campus que l’on cultive en le structurant, mais…


Evry est aussi un Campus… Où l’on Cultive un esprit… et les esprits

Au-delà de ces questions essentielles d’infrastructures, notre mission est de créer et d’offrir de la matière à penser, à cultiver les esprits, à diffuser la culture, pour placer « l’Apprendre » tout au milieu, comme « La » permanence de ce qui fonde les sociétés humaines. Car l’on ne peut comprendre sans apprendre, car l’on doit apprendre pour sentir et prévoir le monde.

Apprendre est toujours au centre des cultures et « savoir apprendre » est la difficulté, on le sait…

Faire « Savoir Apprendre », voilà notre objectif !

C’est l’unique garantie que l’on peut donner à nos enfants pour qu’ils construisent des modèles nouveaux en sachant le legs des civilisations.

Nous n’ignorons pas que sur le sujet « d’Apprendre » les bouleversements sont en cours. Nous n’ignorons pas le potentiel qui réside dans le développement des nouveaux savoirs et des « façons » de savoir que l’on attend du traitement des données massives. Qu’il s’agisse de celles relatives à notre état physique, à la logistique, aux flux financiers, à l’environnement, ou bien entendu de celles générées ici sur les génomes des mondes microscopiques et de l’homme dont on attend beaucoup. C’est un nouvel espoir pour l’homme, pour l’organisation et l’efficience de l’action publique et pour nos sociétés.

Vous le savez, nous développons et cultivons ici à Evry les outils et les savoirs dans ces domaines. Et parallèlement nous sommes aussi vigilants, car les outils pour collecter et traiter « en continu » les données de nos gestes, de nos déplacements, et demain de nos états d’âme, voire de nos désirs, c’est outils-là n’ont pas de frontière pour opérer à la surface du globe, et conséquemment pas non plus de frontière pour qui veut concentrer et détenir des savoirs historiques, ou les produits de la science, ou bien encore ces nouveaux savoirs issus des données massives…

Sachez que nous œuvrons ici à Evry pour une science ouverte, une science où il n’y a pas captation des produits de la science - qui ne sont autres que le produit de l’histoire empilée des civilisations -.

Et nous œuvrons également pour une science en conscience, et sommes bien conscients que l’intelligence artificielle peut aveugler, peut laisser croire que dans toutes les sphères de notre activité, elle serait mieux à même que l’homme à délivrer le sens, et pourquoi pas, mieux à même d’agir si elle est combinée à des systèmes autonomes.

Face et forts de ces bouleversements, apprendre doit rester au centre de tous les enseignements, de toute éducation, car il est un devoir essentiel de continuer de penser et de créer, pour rester libres de décider ce que sont et seront nos choix.

Voilà la place que nous assignons à « l’Apprendre » sur notre Campus.

C’est pourquoi nous avons construit des rencontres pédagogiques ouvertes pour traiter de ces multiples dimensions et pour faire évoluer nos pratiques en conscience.

 

Evry, un Campus qui Livre des Batailles…

Cette bataille des savoirs, nous l’avons vu, est une bataille qui préserve nos cerveaux, préserve notre liberté. Nous la menons parallèlement à d’autres, et à une en particulier car elle est tout aussi centrale pour notre cohésion sociale, c’est la bataille pour l’emploi !

Cette bataille se traduit concrètement par notre positionnement dans la logique des Clusters qui veut que l’on agrège en un continuum étroit, Recherche, Formation et Développement Economique au profit de la nation.

Il s’agit là de notre implication dans le Cluster de Biogénomique Genopole, de notre investissement dans le Cluster Drone où nous apporterons recherche et formation et dont le potentiel n’a pas de limite. C’est aussi le Campus des Métiers et Qualification - aéronautique et spatial - pour lequel nous sommes « établissement référent ».

Cette bataille pour l’emploi c’est enfin un investissement particulier pour former les jeunes avec le levier de l’apprentissage avec les CFA en lien direct avec les entreprises. Des liens personnalisés et concrets qui là encore participent de la construction de la confiance préalable à tout emploi.

Et puis il y a ici enfin cette noble bataille qui vise à rapprocher les cultures croisées de l’Université, des Grandes Ecoles et des Organismes Nationaux de Recherche. C’est celle que nous opérons pour construire l’Université Paris-Saclay avec Gilles BLOCH et Sylvie RETAILLEAU et pour laquelle nous avons donné toute notre énergie et dans laquelle nous sommes pleinement investis. L’Université Paris-Saclay est une révolution à la française qui marquera 2018 et qui sera identifiée comme une grande page de notre histoire académique.

Ce rapprochement des cultures nous le faisons aussi ici comme vous venez de le voir pour la recherche et la formation avec les trois grandes écoles du Campus l’ENSIIE, TEM et TSP.

Voilà les batailles de notre fier Campus !

 

Et je terminerais en tentant de vous convaincre que le Campus d’Evry est bien aussi le Champ des Orateurs…

Parce que le verbe restera au début de toutes choses.

Parce que pour se faire comprendre, il faut nommer et dire.

Parce qu’expliquer est toujours nécessaire.

Expliquer par la production scientifique bien sûr, et ici elle est de qualité, mais aussi expliquer au travers des « Débats Science Société » initiés par Pierre Tambourin et la Ville d’Evry. Expliquer ici et partout car la science n’appartient à personne et qu’une science bien comprise éclaire le politique, la marche des sociétés avancées.

La « Rue des Lumières » à ce titre sera un de ces lieux tiers, belvédère privilégié, où l’on pourra déployer cette éloquence qui fait le charme des beaux dialogues, pour construire, affermir et rendre plus solide le nécessaire pont entre générations et entre Science et Société, afin de créer une intelligence collective, une intelligence partagée par une population diverse.

La « Rue des Lumières » à Evry sera ainsi celle pour expliquer et s’expliquer, pour donner du temps et de l’âme. C’est tout le sens que nous y mettons, car la lumière est toujours à la source de la création.

Evry, Campus des Orateurs… Madame la Préfète, j’avoue que vous m’avez ému et qu’au-delà de l’émotion, vos jolis mots, aiguisent mes sens !

Alors à l’heure où vous voyez la modeste grandeur de nos objectifs, sachez que nous n’ignorons rien de la hauteur des obstacles qu’il nous reste à franchir. Mais sachez que nous avons confiance en nous, confiance en cet avenir que tous ici vous nous aidez à définir, à consolider…

Et je vais peut-être vous surprendre mais pour cette année qui vient, je n’ai qu’un seul vœu.

Que simplement chacun d’entre nous contribue à préserver et l’homme et la planète, car ces deux-là sont intriqués, sont complices. Je ne peux en effet oublier Ptolémée qui, il y a presque 2 000 ans, de cette belle Alexandrie, cherchant à qualifier ce qu’il pensait être des astres mobiles dans le ciel, choisi l’adjectif - errant, vagabond en grec -

 astres errants, vagabonds… et je rêve, songe et me demande au vu des données les plus récentes de la génomique des populations, si l’humanité toute entière au fond n’est elle aussi cette multitude d’êtres errants, vagabonds,  humanité errante, vagabonde sur notre planète, bleue, perdue dans le ciel.

Alors… ?

Saurons-nous respecter cette bataille féroce qu’a livré l’ADN pendant 550 millions d’années pour faire passer la vie de son état de mollusque telle qu’elle existait au Cambrien à celui de l’Homme aujourd’hui ?

550 millions d’années ! - lent, inouï, vertigineux travail de la nature - et je passe sur le temps qu’il a fallu pour que la vie en arrive là.

Ces 550 millions d’années prodigieuses qui nous séparent du Cambrien, c’est deux à trois fois plus que ce qu’il a fallu à la terre pour soulever la terre,

Pour faire surgir ce Mont-Blanc,

Qui ourle l’horizon sur les Alpes…

            Qui ourle l’horizon sur les Alpes…

                        Cher Mont Blanc,

                                    Symbole des victoires que l’on gagne, ensemble, A Evry !

 

Je souhaite donc que nous trouvions les chemins qui préservent l’homme et le cerveau de nos enfants. Que nous respections la vie, partout sur la terre,

            Car quand on y songe,

                        Chaque vie est liée à d’autres vies,

                                   A ces vies qui nous font sentir ce bienfait des frissons,

                                               qu’Apportent les soupirs d’amour,

                                                           qu’Apporte la vie quand elle est là,

                                                                       qu’Apportent les proches,

                                                                                   et Qu’emporte le vent…

Je souhaite qu’Evry et son Campus fleurissent et qu’y foisonnent les batailles, la parole et les idées et que toutes réunies, elles soient autant de « Tremplins pour nos plus belles Ambitions » !

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2018.

Patrick Curmi, président de l’Université d’Evry

A Evry, le 23 janvier 2018

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