Intervention de Patrick CURMI, Président de l'Université d'Évry, à l'occasion du Grand Débat National du 04 février 2019

Un grand débat s'est tenu lundi 4 février 2019 à Évry-Courcouronnes.

Le Président de l'Université d'Évry a saisi cette occasion pour prendre la parole et s'adresser au Président de la République.

Monsieur le Président de la République,

Je souhaiterais vous faire part de ce besoin immense de réconciliation – besoin d’un regard nouveau, d’un regard différent, neutre et bienveillant qu’appellent de leurs vœux les femmes et les hommes qui font la richesse silencieuse de nos villes et qui veulent traduire, en réalité, les espoirs qui secouent leurs rêves et traversent leurs vies.

Il y a ici, en effet, une humanité qui porte des trésors de volonté, d’opiniâtreté et de persévérance. Une humanité solidaire, dont l’ambition est d’être considérée sur un pied d’égalité et sans préjugés, comme tout un chacun, pour avoir une vie digne, dans la sécurité et dans la paix, dans le but de voir se construire des lendemains meilleurs.

Pour preuve, j’en prendrai l’exemple de l’Université d’Évry – que j’ai l’honneur de présider – et qui s’est fixée une double mission de service public, pas ordinaire, hier regardée comme impossible : celle de candidater pour rejoindre l’Université Paris-Saclay de rang mondial, et qui sera une fierté pour la France – chose que nous avons réussie par notre attachement à l’excellence républicaine –, et en même temps, d’ouvrir ses portes sans distinction aux étudiants quelles que soient leurs origines, pour faire de l’acquis qu’est le droit aux études supérieures représenté par le baccalauréat un passeport ouvrant le chemin d’une réussite effective.

Nous avons fait ce pari fou de ne pas dire « Oui si » mais « Oui avec » : avec la jeunesse, parce que nous croyons en elle et en sa force. Et maintenant, avec ce « Oui avec », nous voyons que la confiance fait des prodiges dans la tête de cette jeunesse. Nous voyons que quand on dit « Oui », ce sont des cœurs de femmes et d’hommes qui se mettent à battre différemment, sur un autre tempo qui s’appelle « reconnaissance ».

Le résultat est que, maintenant, il y a ici un chemin qui est pour cette jeunesse, et les professionnels, un chemin de lumière.

Tout cela, Monsieur le Président de la République, pour vous dire que nous avons besoin d’un État qui se comporte en arbitre neutre, d’un État qui dit « Oui » quand il s’agit d’attribution d’équipements ou d’infrastructures, pour assurer dignement notre mission de service public, au service de la jeunesse, de la science, pour construire la France de demain.

Car ici aussi brille l’excellence – et il y a aussi des premiers de cordée – mais que d’énergie perdue pour rassembler parfois 3 millions d’euros, pour boucler un CPER, quand ce ne sont pas des mois de négociation pour juste rappeler la légitimité de nos projets.

Et pour finir, je souhaite vivement que l’État n’oublie pas, en matière universitaire, notre longue histoire d’accueil et de partage, qui a fait de la France ce pays-monde qui participe de la conscience universelle avec ses valeurs qui sont sa force, en mariant la chimie de l’Étrange et de l’Étranger.

Je vous remercie, Monsieur le Président de la République.

Patrick CURMI, Président de l'Université d'Évry

Évry-Courcouronnes, le 04 février 2019

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