Meilleurs vœux 2023

Patrick Curmi, président de l'Université d'Évry vous présente ses meilleurs vœux pour l'année qui s'ouvre et convie la communauté universitaire à la cérémonie des vœux le 26 janvier 2023.

Chères et chers collègues,
Chères étudiantes, chers étudiants,

avec plaisir, je viens vers vous porter ce dernier message de bonne année.

2023 s’ouvre avec à l’esprit cette mémoire vive de 2022 et de ses réalités qui nous touchent ; l’impact du changement climatique que tout le monde a vécu dans sa chair, un changement annoncé par les scientifiques depuis 50 ans ; et cette seconde réalité, la guerre à nouveau en Europe en moins de 30 ans avec ses horreurs, ses vies brisées, ses réfugiés...

Les deux évènements majeurs ne sont pas occultables ; ils ne peuvent être mis sous le boisseau. Nous les portons et les porterons en toile de fond, longtemps.
Il est clair maintenant que pour maitriser ces réalités, il nous faut un cadre intellectuel nouveau, revisité, afin d’ouvrir des portes sur des possibles viables. Cela suppose des modifications de nos représentations, de nos modèles et de nos modes de vie pour ouvrir des portes sur de nouveaux possibles avec en tête, la perspective de la paix entre les hommes et celle d’une relation en harmonie avec toutes les formes du vivant dont nous sommes un élément singulier parmi une infinité d’autres.

Il nous faut voir loin pour ne pas s’arrêter à l’écume des temps et viser un avenir serein, constructif au long cours. C’est une nécessité absolue, il n’y pas d’autres issues, d’autres futurs.
Il est rassurant de savoir que nous avons toute l’intelligence pour faire, et surtout que nous savons comment faire. Ce cadre intellectuel pour construire en voyant loin, passera par les contributions de la diversité des regards du monde, de ses mille compétences construites sur mille civilisations qui ont su vivre au long cours sans négliger, sans se séparer et détruire ce qui les a nourri, nous nourrit et nous fait respirer, la terre et ses équilibres, notre environnement.

En effet l’histoire, l’anthropologie, la géologie et maintenant en complément la génomique, déroulent de façon de plus en plus précise la prodigieuse histoire du vivant, de son époustouflant bourgeonnement, de sa capacité à diffuser sur terre, dans les eaux et dans les airs, telle une grande chaine enchevêtrée où l’on voit des baleines dépendre du plancton et des hommes qui ne sont rien sans air et sans eau purs, sans une relation apaisée avec les micro-organismes.

C’est encore la science qui par la grâce du télescope James Webb, nous dévoile ce que les cosmologistes calculent depuis longtemps ; une terre toute petite entrainée par son soleil, sur laquelle nous dansons, comme sur un vaisseau perdu dans l’immensité de l’univers…

Nous le voyons, la science, la connaissance appellent toujours l’humilité, la sagesse et le respect de l’autre, car il en est de la multitude des idées, comme de la multitude des formes de vies. C’est l’alliance des civilisations qui nous rendra robuste, résistant et résilient. Il y a tant à apprendre des autres.

Au-regard de ces immensités, de ces dépendances et de l’infini dans lequel nous voyageons, l’homme doit ne pas s’égarer dans l’éclatement des savoirs, ni dans leur cloisonnement qui n’aide pas à comprendre la complexité qui rend toujours difficile la décision. Comprendre, c’est être équipé pour trouver le contenu juste de la décision et son temps, sans nostalgie ni illusion.

C’est pourquoi à l’université, loin d’être sur une île, nous devons continuer à faire avancer les savoirs pour comprendre ce monde où nous vivons et, en parallèle, trouver ce chemin d’une pédagogie qui parle à la société, à l’enfant comme à ses grands-parents. Ce rôle devient responsabilité sociétale car ce n’est qu’ensemble, comme cela, humains, que nous pourrons voir loin pour construire et partager un avenir meilleur.

Nous avons en effet la chance de pouvoir étudier ou d’aider à étudier en paix à l’université quand d’autres ne le peuvent. Cette chance est une responsabilité.

Je vous souhaite ainsi le meilleur pour 2023. Je vous souhaite de pouvoir éprouver ce plaisir d’être au haut de l'arbre vibrant telle la vigie sur la hune pour voir loin ; et que fort de cela, nous soyons lucides, conscients et confiants en notre capacité collective à proposer ces mondes que l’on espère, que l'on appelle, où il fera bon vivre, penser et aimer.


Patrick CURMI, président de l'Université d'Évry

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