Retour en image sur la naissance du Passage des Lumières

Jeudi 16 décembre a marqué l'inauguration du Passage des Lumières. Cet événement, organisé dans le cadre de la Rue des Lumières, a ainsi réuni riverains, artistes et étudiants à Évry-Courcouronnes. Un temps fort qui contribue à rendre visible la vie, la culture et la recherche universitaire.

Inauguration du passage des Lumières

Discours de Patrick Curmi, Président de l'Université d'Évry

Monsieur le Secrétaire général de la préfecture, Cher Benoît,

Monsieur le Maire d’Évry-Courcouronnes, Cher Stéphane,

Mesdames, Messieurs,

Chers Collègues, Chers Amis

Vous me donnez la parole ce soir, j’accepte de la prendre avec je l’avoue, une émotion vraie.

Cette parole ce soir, vous le comprenez, vient matérialiser une évidence qui nous est apparue il y a maintenant 6 ans et pour laquelle nous avons tant débattu avec ferveur et passion.

Matérialiser une évidence, oui mais quelle évidence ?

L’évidence qu’à ce moment il y avait là, devant nous, ici à Évry-Courcouronnes une concentration d’exception faite d’établissements publics, d’établissements d’enseignement supérieur, d’entreprises, d’associations et d’institutions ; tous trop peu ou pas visibles et qui pourtant travaillaient sur des terrains proches ; la jeunesse, le développement socio-économique, la recherche, l’innovation et sa transformation en emplois, la création culturelle et ses myriades d’expression.

15 000 étudiants et des dizaines de milliers de travailleurs ici, là sous nos yeux, c’était pour nous l’évidence d’une richesse extraordinaire dans cette ville de taille moyenne. Et quelle richesse !

Et pourtant cela, cette richesse, apparaissait discrète comme la belle qui dort.

Nous faisions ce constat sans nous en satisfaire et sans non plus nous satisfaire du fait que tous, nous opérions dans des espaces cloisonnés alors que notre terrain, nous le voyions ne l’était pas.

Oui cloisonnés car qui savait où étaient l’Université et les Écoles ? Où étaient les étudiants et la Scène nationale ? Les habitants voyaient-ils qu’entre nos murs, au-delà de l’enseignement, il y avait la recherche ? Qui connaissait ce qu’au fond est Genopole, ce qu’est la révolution qui s’y opère, comment et pour qui ?

Il y avait donc sous nos yeux cette matière, une belle qui dort, mais comment la réveiller, la mettre en mouvement, et nous mettre en mouvement afin de grandir culturellement, scientifiquement, humainement par ce réveil ?

Il nous est alors apparu comme un besoin vital, la nécessité de trouver le moyen de rendre visible, palpable et compréhensible ce que chacun d’entre nous faisait. Tout simplement !

De le rendre visible en construisant un espace, des espaces, pour que circulent les êtres et les idées. Des espaces propices à l’enrichissement réciproque parce que nous pourrions y partager des informations, des savoirs ancrés et des savoirs savants pour inventer de nouveaux usages, de nouveaux modes de vie.

Mais nous ne pouvions pas le faire seuls, il fallait faire tomber des murs symboliques, il fallait se parler et penser un lieu particulier, identifié, simple d’accès où l’on pourrait être bousculé, émerveillé par la vie et les passions de l’autre.

Il fallait inventer ce lieu de perméabilité rapprochant établissements, services publics, sciences et société, un lieu où tous nos domaines, l’éducation, la culture, la recherche, les mondes associatifs, les entreprises et les services publics s’exposent et que là, chacun voit et découvre toutes ces valeurs et sente qu'au fond, la richesse est proche et qu’ il n’y a qu’à franchir le pas pour que s’ouvrent tous les possibles. Et que des rencontres impromptues rendues possibles dans ce lieu, les idées fusent… le rire aussi bien sûr avec les yeux qui pétillent et les projets qui éclosent.

Ainsi, tous gagneraient à vivre ici par le sens que procure le partage, par le bien-être qu’apporte la parole et que ce bien-être soit compositeur du bien-vivre et participe de la santé de notre territoire.

C’est ça qui nous a amené à proposer l’idée de créer ici à Évry-Courcouronnes une « Rue des Lumières »

Une belle idée je crois, matérialisée ce soir par ce « Passage des Lumières »

 

Pourquoi les Lumières ?

Il y avait la volonté ferme d’afficher la raison, l’esprit critique, la volonté de faire savoir et comprendre que seule la raison critique permet de franchir des pas, de déconstruire peurs et préjugés. Nous voulions de plus rappeler la valeur de l’étude et de la pensée.

Vous sentez évidemment la résonance avec le siècle des Lumières. Ce siècle qui a conduit - et objectivement - à la compréhension, à la maitrise des forces et des lois mises en jeux dans l’univers en conjuguant mathématiques, physique, chimie et les sciences de la vie. Un siècle qui a amené la réévaluation des fondements des pouvoirs, des dominations et des soumissions, qui a apporté l’émancipation des peuples par le message de la révolution française et la reconnaissance du mérite avec la fin des privilèges. Et enfin cette attention au bien commun qu’est le bien public et qui est au cœur de notre actualité.

Il est un fait que la méthode construite au temps des Lumières reste toujours opérante mais il y a de nos jours - et vous le savez - un regard nouveau que nous portons sur son application à un monde fini qu’il nous faut maintenant très sérieusement considérer.

 

Passage des Lumières …

Passage parce que par l’éducation et la culture, l’Homme en grandissant se transforme, arrive à l’âge adulte, atteint cet âge où les repères rassurants bougent, où il faut quitter famille et lycée pour devenir autonome.

Vous le vivez au lycée, nous le vivons dans les Écoles et à l’Université, ce passage n’est pas simple, il faut l’accompagner. Tous ici y travaillent, la ville, l’agglomération, la préfecture, la scène nationale. Nous sommes ensemble pour faire réussir la jeunesse.

La lumière, c’est encore ces ondes et ces particules qui interrogent la nature et nous questionnent.

Pensez à celles qui arrivent du fond de l’univers et frappent nos télescopes. Elles disent la naissance des objets célestes, leur vie et leur mort. La lumière ainsi nous parle d’hier et nous permet de penser l’univers demain.

Songez encore à la lumière qui sonde et soigne le corps humain, les rayons UV, les infrarouges, les rayons X ou gamma ; la lumière structurée dans le laser, quelle puissance ! Voyez aussi comment la lumière transporte l’information. Et puis demain ce sera l’ordinateur quantique qui jouera avec la nature corpusculaire des photons pour multiplier et de façon prodigieuse la puissance de nos ordinateurs et encore, sur d’autres terrains l’intrication des photons où cette propriété n’a pas fini de nous étonner.

La lumière est partout, elle est notre histoire, elle façonne et soigne nos vies, elle occupe nos pensées et nous plonge dans de vastes interrogations.

C’est elle qui souligne le beau et fait émerger le trait, la ligne qui émerge du noir des salles de spectacle.

C’est enfin elle qui vient au bout du chemin quand on a éprouvé ce sentiment de solitude lorsque la vie est bousculée physiquement, moralement, ou spirituellement et que l’on a tout laissé comme ce navigateur au large qui n’a plus que le vent pour sculpter son chemin sur les vagues.

Il y a quelque chose de sacré dans la lumière qui nous inonde, nous remplit et nous parle de paysages lointain, inouïs de beauté.

La Lumière est le domaine fort de nos vies, il lui fallait une rue, un Passage !

Merci Monsieur le Maire de l’avoir fait.

Merci Mesdames, Messieurs, Chers Collègues, Chers amis d’accompagner sa naissance. 

Patrick Curmi

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