Antoine Allard, prix de thèse C'Nano 2020

Antoine Allard a réalisé sa thèse au LAMBE sous la direction de Clément Campillo en co-tutelle avec Cécile Sykes de l’institut Curie. Il a remporté le prix de la thèse C’Nano 2020 dans la catégorie « Recherche Interdisciplinaire ».

La qualité, l’originalité et l’excellence de ses travaux de thèse, intitulés « Étude in vitro de l’effet d’un réseau dynamique d’actine sur les tubes de membrane » ont retenu tout l’intérêt du jury des Prix de thèse C’Nano 2020. 

Originaire de Picardie, Antoine Allard passe un bac S puis intègre une classe préparatoire en Physique/chimie à Amiens puis à Paris. Déjà passionné par l’enseignement, il est attiré par la recherche scientifique et entre au département de physique de l’ENS Paris-Saclay en 2012 (ex ENS Cachan).

Il arrive à l’Université d’Évry en 2016 pour débuter sa thèse avec Clément Campillo et Sid Labdi. Il y fait également la rencontre de Guillaume Lamour qui l’accompagnera notamment lors de ses recherches sur le microscope à force atomique (AFM).

La nature est prodigieuse

En dehors du domaine purement scolaire, j’aime pratiquer des sports comme l’escalade ou la course. Je trouve la nature (végétale, animale) prodigieuse. C’est ainsi que je me suis dirigé vers des domaines de recherche à l’interface physique-biologie. Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre les mécanismes sous-jacents à certains phénomènes biologiques.

Une thèse sur la mécanique du vivant

Les cellules qui nous composent sont des systèmes extrêmement dynamiques, en constant remodelage et en perpétuelle évolution.

Dans la vie quotidienne, si je veux déformer un objet, je peux appuyer ou tirer dessus, et donc appliquer une force.

À l’intérieur de la cellule, c’est un peu la même chose. Il y a une protéine appelée « actine » (de l’anglais « to act », agir) qui agit pour développer des forces sur les parois de la cellule, ou de la membrane.

La thèse d'Antoine Allard porte alors sur l’identification de cette force que l’actine est capable d’appliquer : est-ce une force qui pousse, qui tire, qui fait les deux ou bien totalement autre chose ?

Cette force est appliquée naturellement par l’actine sur une géométrie que l’on retrouve fréquemment dans la cellule, à savoir des tubes cylindriques de membrane (qui mesurent 10 à 100 nm, soit 1000 fois plus fin qu’un cheveu). Dans le contexte cellulaire, l’actine est associée à ces tubes, sans que l’on sache quel est son rôle.

Du fait de la grande richesse et complexité de la cellule, le travail de recherche a été effectué avec des molécules (actine, membrane) issues de cellules, mais assemblées de façon artificielle, afin de mimer le remodelage de ces tubes par l’actine.

Ce que nous avons montré, c’est que l’actine seule est capable de former des tubes (en les tirant ou en les poussant selon les conditions), de les rigidifier, de stabiliser leur géométrie, mais aussi de les tordre !

Un objectif : devenir enseignant-chercheur

Antoine Allard est aujourd’hui en postdoc au Royaume-Uni, dans l’équipe de recherche de Marco Polin à l’Université de Warwick. Il s’intéresse toujours à la génération de force par le vivant avec une approche à l’interface physique-biologie.

J’étudie une algue qui a la propriété de se déplacer avec la lumière (phototaxie), grâce à ses deux flagelles situés à l’avant. Afin de se repérer par rapport à la lumière, cette algue a un « œil » ponctuel sur le côté. De plus, comme une plante, elle est douée de photosynthèse et utilise la lumière pour produire sa propre énergie. Dans les deux cas, phototaxie et photosynthèse, l’algue a besoin de lumière. La question est de savoir à quel point ces deux systèmes dépendent l’un de l’autre.

Après ce postdoc, j’ambitionne de devenir enseignant-chercheur.

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