Cartographie mondiale des « caméléons » du plancton

Une cartographie de cyanobactéries du genre Synechococcus a permis de montrer la distribution mondiale de micro-organismes capables de changer de couleur pour s'adapter à leur environnement océanique. C’est ce que vient de montrer une étude de cartographie mondiale de ces espèces, menée notamment par des chercheurs du laboratoire Adaptation et diversité en milieu marin de la station biologique de Roscoff (CNRS/Sorbonne Université), du laboratoire d'océanographie de Villefranche (CNRS/Sorbonne Université) et Patrick Wincker du laboratoire Génomique métabolique (CNRS/Université d'Evry/CEA).

Les cyanobactéries du genre Synechococcus sont omniprésentes dans les mers du globe1 et contribuent fortement à la chaine alimentaire marine et au cycle du carbone. Certaines de ces cyanobactéries sont capables de changer de couleur pour s’adapter aux variations de leur milieu, mais les chercheurs ignoraient jusqu’à présent la localisation et l’abondance de ces « caméléons » du plancton. Des chercheurs du CNRS et du CEA2 et leurs collaborateurs internationaux montrent que ces cyanobactéries capables de modifier leur pigmentation sont globalement les plus abondantes des océans (environ 40 % des Synechococcus) et plus nombreuses en profondeur et aux hautes latitudes. Cette capacité d’adaptation est un atout important pour un organisme planctonique qui est transporté par les courants dans des zones où la couleur de l’eau varie ce qui leur permet de continuer à fournir de l’énergie à l’ensemble du réseau trophique. Cette découverte est une avancée majeure dans la connaissance de ces organismes qui s’avèrent être d’excellents biomarqueurs du changement climatique.

Ces résultats sont publiés dans la revue PNAS le 12 février 2018

  1. Les concentrations varient de quelques centaines à plus d’un million de cellules par Ml.
  2. Du laboratoire Adaptation et diversité en milieu marin de la station biologique de Roscoff (CNRS/Sorbonne Université), du Laboratoire d'océanographie de Villefranche (CNRS/Sorbonne Université) et du laboratoire Génomique métabolique (CNRS/Université Evry Val d’Essonne/CEA).

En savoir plus

Retour à la liste d'actualités