Patrick Wincker, cap vers le déchiffrage global de la biodiversité

Patrick Wincker, chercheur optimiste et confiant en l’avenir, directeur du Genoscope est de ceux qui veulent « participer à la définition des connaissances universelles ». 

©photo Université Paris-Saclay

Sa vocation pour la recherche est née tôt dans sa scolarité. Il lit beaucoup et nourrit un intérêt particulier pour la biologie et la chimie. Plus les années d’études passent, plus il se sent en résonnance avec le métier de chercheur. C’est une évidence.

La grande aventure du séquençage du génome humain

Patrick Wincker oriente rapidement sa carrière dans la génomique.

En constatant l’avancée de la biologie moléculaire depuis l’après-guerre, j’ai eu le sentiment que le temps était venu pour la génétique de passer à une échelle globale avec l’analyse des génomes. A la fin des années 1980, il apparaissait possible de séquencer l’ADN plus systématiquement, et le lancement du programme génome humain quelques années après m’a décidé.

Il entre au Genoscope et participe à l’aventure du séquençage du génome humain. Depuis 1997 il a coordonné de nombreux projets de séquençage du génome du vivant : plantes, animaux et algues. Il est notamment l’un des coordinateurs du projet Tara (en charge de la génomique et du séquençage des missions).

En 2015, il devient directeur du Genoscope.

Pour mieux comprendre le vivant

« L’aventure Tara1 est un projet emblématique de l’étape suivante de la génomique, passer de l’analyse des génomes à l’analyse de communautés microbiennes complexes. Pour la première fois, nous avons défini comment analyser la génétique d’un écosystème entier, dans un cadre transdisciplinaire. »

Aujourd’hui Patrick Wincker et les équipes du Genoscope poursuivent l’aventure Tara et analysent des milliers d’échantillons pour voir comment évoluent les communautés marines dans le temps. « Il s’agit de comprendre les fonctions des gènes qui ont été révélés, c’est un enjeu majeur. Nous pourrons ensuite utiliser ces connaissances pour faire avancer les biotechnologies modernes, et aider à combattre la pollution ou les effets du changement climatique. »

Dans les années à venir, Patrick Wincker souhaite que le Genoscope participe au déchiffrage global de la biodiversité en séquençant un individu de presque toutes les espèces du globe… « Un projet qui semblait inimaginable il y a quelques années, et qui répond aujourd’hui à une envie internationale de pousser le séquençage vers l’analyse de la biodiversité ».

Pour finir, « il faut prendre la mesure du temps de la recherche » rappelle le directeur du Genoscope.

Certains projets donnent des résultats inattendus, bien au-delà des raisons pour lesquelles ils avaient été créés.

Par exemple, quand nous avons séquencé le génome de la vigne il y a une quinzaine d’année, nous pensions aider à la compréhension de cette plante d’intérêt économique. Finalement il s’est avéré qu’il s’agissait d’un génome qui avait très peu évolué au cours des millions d’années. Cette découverte inattendue a permis et permet encore aujourd’hui de mieux comprendre comment beaucoup d’autres plantes ont évolué.

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