4e édition des Journées culturelles et scientifiques internationales : une université en mouvement pour penser et faire vivre les luttes

Du 17 au 21 novembre, l’Université Évry Paris-Saclay a consacré une nouvelle semaine à la pensée et à l’engagement d’Angela Davis, figure majeure des luttes féministes, antiracistes et pour la justice sociale. Fidèle à l’esprit de sa citation emblématique - « Il faut agir comme s’il était possible de transformer radicalement le monde. Et il faut le faire en permanence ». Cette 4e édition a fait dialoguer réflexion, création et action collective, rappelant que l’université est un lieu vivant, traversé par les idées, les voix et les combats.

Un lancement visuel fort avec Dysturb

La semaine s’est ouverte sur un choc esthétique et politique. Le collectif Dysturb a dévoilé l’exposition « Angela Davis : lutter, voir, transmettre », installée devant l’université et au cœur de ses espaces intérieurs. À l’extérieur, des photographies monumentales projetaient dans l’espace public la force des luttes contemporaines; à l’intérieur, une grande fresque retraçait le parcours de la militante, complétée par douze panneaux thématiques retraçant ses engagements : luttes anticarcérales, féminisme intersectionnel, internationalisme, pensée critique. Fruit d’un travail mené en amont avec les étudiant·es - ateliers d’analyse d’images, médiation journalistique, réflexion sur la représentation des luttes - ce partenariat a permis de croiser pédagogie, création visuelle et conscience citoyenne.

Faire entendre les voix engagées : militantes, associations, chercheur·euses

Tout au long de la semaine, projections, débats et tables rondes ont donné la parole à celles et ceux qui luttent sur les terrains sociaux, associatifs, scientifiques, élu politique et militants. Des femmes engagées - professionnelles, actrices de la solidarité, militantes anti-discriminations - ont partagé leurs expériences, leurs victoires et les obstacles qui persistent.

Le colloque « Justice sociale, justice spatiale : approches critiques des formes de pouvoir et d’exclusion », temps fort scientifique de l’édition, a ouvert un espace d’analyse dynamique et transdisciplinaire. Chercheur·euses, et intervenant·es ont replacé l’héritage d’Angela Davis dans les luttes actuelles : justice territoriale, antiracisme contemporain, politiques carcérales, intersectionnalité. Une manière concrète d’ancrer les réflexions théoriques dans les enjeux brûlants de notre société.

Création étudiante : chant, danse et parole politique

Les étudiant·es ont occupé le devant de la scène par leurs créations et prises de parole. Joutes verbales autour de la question « La parole peut-elle suffire à faire tomber les chaînes ? », performance chant-danse inspirée des luttes portées par Angela Davis, lecture d’un discours historique - celui prononcé à la Women’s March de 2017 - ont rythmé la semaine.

Dans ce texte puissant, Angela Davis appelait à une résistance collective face aux politiques discriminatoires. Entendue et incarnée par les étudiant·es, cette parole a vibré dans le hall de notre bâtiment des sciences, réaffirmant que les combats pour la dignité, la justice et la liberté demeurent profondément actuels.

Une clôture vibrante : chorale étudiante et théâtre engagé

Le dernier jour a offert un moment d’émotion collective. La chorale étudiante a interprété un chant de lutte chargé d’intensité, rappelant la place de la musique dans les mouvements d’émancipation. L’après-midi s’est poursuivi avec la pièce de Faustine Noguès, « Angela Davis, une histoire des États-Unis », portée par la performance sensible et habitée d’Astrid Bayiha. Le spectacle a plongé le public dans les archives, les luttes et la pensée de la militante, offrant une conclusion artistique forte à cette semaine dense.

Un hommage vivant à une pensée toujours en mouvement

À travers cette 4e édition, l’université a affirmé son rôle : un lieu où se construisent les savoirs, les consciences et les engagements. Plus de 50 ans après ses premiers combats, la pensée d’Angela Davis continue d’inspirer celles et ceux qui aspirent à un monde plus juste, plus égalitaire, plus libre.

En réunissant débat intellectuel, expression artistique, création étudiante et réflexions citoyennes, l’Université Évry Paris-Saclay fait vivre l’idée qui traverse toute l’œuvre de la militante : transformer le monde est possible mais seulement si l’on agit, ensemble, continuellement.

La barre est haute pour la prochaine édition, mais le mouvement est lancé : penser, créer, lutter… et recommencer.

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