Joyce Sebag, rencontre entre l'art cinématographique et la sociologie

Joyce Sebag est enseignante-chercheure, professeure émérite de l’Université d’Évry. Passionnée par le cinéma, elle a créé le Master Image et Société puis une filière dédiée à la recherche en sociologie et la réalisation de documentaires.

Arrivée en France, Joyce Sebag débute des études d’économie avant de se tourner vers la sociologie qui répond mieux à ses questionnements.

J’avais peut-être besoin de mieux comprendre la société dans laquelle j’allais m’intégrer. Or, les questionnements de l’économie et du droit m’ont paru concerner des personnes déjà établies en France…

La sociologie me donnait une vision plus dynamique, plus interrogative. Les choses n’apparaissaient pas comme données d’avance.

Joyce Sebag est fascinée par l’art cinématographique depuis son adolescence et allie de fait assez naturellement les deux disciplines dans sa vie professionnelle.

Un projet novateur à l’Université d’Évry

Mon parcours a été marqué par une très grande mobilité géographique en France et à l’étranger et en même temps un rêve de stabilité professionnelle s’est concrétisé à Évry.

Joyce Sebag arrive à l’Université d’Évry sous l’administration provisoire de Michel Fayard peu de temps après la création de l’Université, et rejoint le tout nouveau département de sociologie ainsi que le laboratoire créés par Jean-Pierre Durand.

En 1998 Joyce Sebag crée le Master Image et Société. Il s’agit d’une expérience novatrice : créer une filière de réalisation de films documentaires à l’intention tant des étudiants en sciences sociales voulant s’orienter vers les métiers du film que des praticiens du cinéma cherchant à repenser leurs connaissances des problématiques sociales.

Ce projet unique en France entrait en résonance d’une part avec les premières tentatives pour lier le travail des chercheurs à la réalisation de films initiées par Jean Rouch, Edgar Morin et Pierre Naville dans les années 1960 ; et d’autre part avec les attentes du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui, dans les années 1990, préconisait de réunir dans une même équipe pédagogique des universitaires et des professionnels, afin de mieux accompagner l’insertion des étudiants dans la vie dite « active » , tout en suivant une formation d’un haut niveau académique.

La recherche est un monde foisonnant

En sociologie, vous pouvez rencontrer des personnes formidables, d’autres riches en couleur. Nous avons avec Jean-Pierre Durand découvert des mondes si différents. Les relations avec les personnes sont d’autant plus intéressantes que l’on rentre au cœur de leurs cultures, de leurs problèmes. C’est un temps long qu’on a toujours voulu préserver.

La recherche nous permet de côtoyer des mondes qui eux-mêmes s’ignorent. Par exemple débattre avec des opposants, de l’avenir d’un pays en plein état d’urgence et le lendemain se retrouver invités par des grands propriétaires terriens et se sentir tellement étrangers à leur mode de vie…

Rencontrer un chef d’État d’un pays africain nouvellement indépendant et être entourés de sa garde rapprochée avec les armes pointées sur nous lors de l’entretien qu’il nous avait accordé…

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