Le projet CHLOR2NOU de l'UMR Génomique Métabolique lauréat de l'AAP Chlordécone de l'ANR

Ce sont près de 5,53 M€, dont 4,5 M€ par l’ANR, qui vont être investis dans les projets de recherche lauréats "afin d’identifier des solutions concrètes et d’enrichir les connaissances".

La chlordécone est un insecticide très fortement utilisé dans les champs de bananiers en Guadeloupe et en Martinique entre 1972 et 1993 pour lutter contre un insecte ravageur, le charançon du bananier.

Interdite depuis, cette molécule (et ses métabolites) a entraîné une contamination généralisée des eaux, des sols et des écosystèmes, entraînant des conséquences délétères pour la santé.

Dans l’objectif de promouvoir des recherches sur la caractérisation des impacts de la chlordécone et de ses dérivés, et des solutions pour les réduire, le premier appel à projets de recherche conjoint « Chlordécone », lancé le 10 mars 2022, s’articulait autour de trois axes thématiques :

• La prévention des expositions pour abaisser les causes et les facteurs de risque liés à la présence de la chlordécone, en particulier dans la chaîne alimentaire ;
• L'identification des freins et des leviers aux échanges et aux interactions entre science et société, c'est-à-dire entre la recherche scientifique sur la chlordécone et les acteurs des sociétés caribéennes ;
• Le développement de solutions innovantes, rentables et intégrées capables d'apporter résilience et durabilité dans le développement socio-économique caribéen.

• Le projet CHLOR2NOU - Chlordécone et ses produits de transformation : nouveaux outils et connaissances. CHLOR2NOU présente le plus vaste consortium de l’appel à projets avec dix-huit partenaires dont sept basés aux Antilles, il est coordonné par l’UMR Génomique Métabolique du Genoscope (CNRS, CEA et Université d’Évry Paris-Saclay) et "s’intéresse au développement de nouveaux outils de surveillance autour de la chlordécone et de ses produits de transformation – ou métabolites, c’est-à-dire lorsqu’elle se dégrade".

• Le projet DéMETer, coordonné par le BRGM, réunit cinq partenaires : le laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes, Valgo, le laboratoire Migrations, interculturalité et éducation en Amazonie, le laboratoire Caribéen de Sciences Sociales. Ce projet vise "à déployer une méthode efficiente, économiquement viable, socialement acceptable et opérationnelle de traitement des sols pour réduire l’exposition vis-à-vis de la chlordécone et de ses produits de dégradation".

• Le projet KARU-FERTIL : Exposition à la chlordécone et fertilité féminine. Ce projet, coordonné par l’Institut Pasteur de la Guadeloupe réunit l’Ined, le CHU Guadeloupe et l’Inserm. Il "se consacrera aux liens entre l’exposition à la chlordécone, perturbateur endocrinien avéré, et l’infertilité féminine" à partir d’une étude épidémiologique et d’une approche sociologique.

• Le projet LiCOCO – Vivre avec la chlordécone : une co-construction fondée sur les opportunités. LiCOCO, coordonné par le laboratoire caribéen de sciences sociales (université des Antilles, CNRS), rassemble cinq partenaires : l’institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale, le laboratoire des écosystèmes et sociétés en montagne, le laboratoire des matériaux et molécules en milieu agressif, Azur Isotopes et le laboratoire d’études et de recherches appliquées en sciences sociales, la Clinique juridique One Health-Une seule santé de l'université fait également partie du projet. Ce projet vise "à étudier, questionner et imaginer le quotidien des populations avec la chlordécone et à développer des solutions en termes de politiques publiques".

• Le projet MetHalo : Criblage métagénomique des déhalogénases, nouveaux outils pour la dépollution de la chlordécone. MetHalo est coordonné par l’UMR Microbiologie, adaptation et pathogénie (Insa Lyon, CNRS, Université Lyon-I) avec la participation de Segula Engineering, l’Institut de systématique, évolution, biodiversité, Covachim-M2E, Asset, U. Ce projet a pour objectif de "développer de nouvelles pistes pour une bioremédiation des sols et des eaux, basées sur l’utilisation d’enzymes", afin de limiter l’exposition humaine à la chlordécone.

• Le projet REMED-CHlOR : recherche d’un procédé de remédiation des sols contaminés par la chlordécone, étude en laboratoire et à l’échelle pilote, application in situ et approche socio-politique. REMED-CHlOR est coordonné par le laboratoire "Connaissance et valorisation : chimie des matériaux, environnement, énergie" de l’université des Antilles et rassemble neuf partenaires.